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Archives pour février 2010

Désamour palpable entre les commerçants d’Amiens et la Municipalité

19066127387117877315897434096490732534306n.jpgLa Municipalité désespère : les commerçants amiénois s’opposent à chacune de ses décisions les plus symboliques. Gilles Demailly, Thierry Bonté et Eric Mehimmedetsi, adjoint au « commerce de proximité », s’évertuent pourtant à les contenter, au risque de perdre un peu plus à chaque fois en crédibilité. Il a d’abord fallu reculer sur la façon de faire revenir les bus sur l’axe Duméril-Beauvais-Jacobins, après une série de manifestations issues d’une mobilisation sans précédent. Il y eut plus tard l’inquiétude des restaurateurs du Quai Bélu, suite aux déclarations de la mairie, cette dernière souhaitant restreindre l’espace de terrasse sur cet axe touristique. Sauf erreur de ma part, cette annonce est restée sans suite. La Municipalité était sans doute alors trop occupée à consoler les commerçants de la place Alphonse Fiquet, qui se sont plaints en décembre de faire les frais de la guéguerre politicienne lancée unilatéralement par l’Hôtel de Ville contre la Verrière de la gare.

Depuis plusieurs semaines, ce sont bien entendu les commerçants de la place René Goblet qui se font entendre, réclamant à cor et à cris le retour des voitures devant leurs échoppes. Arguant d’une chute brutale de leur chiffre d’affaires, ils entendent faire plier le maire. Les autres l’ont bien fait, pourquoi pas eux ? L’équipe de Gilles Demailly, qui s’était érigée en championne de la concertation, se réveille en se demandant pourquoi les gens sont si méchants… D’autant que l’association « les commerçants du centre ville ont du bon sens« , qui s’est constituée pour l’occasion, ne manque pas une occasion de faire parler d’elle. Elle organise d’ailleurs une manifestation sur la place ce mercredi 3 mars (à 16h), investissant même une pleine page du Courrier Picard pour faire connaître ses états d’âme.

En passant, il est paradoxal que l’ancien parking relais d’Amiens Sud vienne d’être reconverti en terrain d’entraînement pour les scooters (le tout dans la polémique, comme le relaye le Courrier Picard), au moment même où la Municipalité semble vouloir exclure les voitures du centre-ville. Un pas en avant, deux pas en arrière. Etrange manière de faire des choix.

Pour donner le change auprès des Amiénois, l’équipe municipale cherche des alliés. Elle en a, semble-t-il, trouvé un en la personne de Stéphane Conty, président de la Fédération des associations de commerçants du centre-ville. « Contre la polémique et pour le dialogue« , il est à l’origine de l’opération ticket de bus chez les commerçants (JDA n°549), persuadé que c’est par « l’incitation et non la contrainte« , que les Amiénois se dirigeront en masse vers les bus de la ville. L’incitation, et non la contrainte. Qu’est-ce donc que la coupure brutale d’une voie de circulation automobile en plein centre, sans réel plan de circulation alternatif préalablement établi ? De l’incitation ou de la contrainte pour les automobilistes ? Nous ne parlerons pas des résultats de l’opération lancée par la Municipalité, qui a donné l’occasion aux détracteurs de la Mairie de se faire une nouvelle fois remarquer. Raté.

Dernier sursaut : la TLPE, expliquée en quelques lignes bien cachées dans le JDA. Kezaco ? La taxe locale sur la publicité extérieure, instituée par la loi de modernisation de l’économie d’août 2008. Cette taxe, qui vise à limiter la pollution visuelle, fait parler chez les commerçants. En effet, tous les commerces possédant une enseigne extérieure de plus de 7m² devront s’en acquitter. Les communes ont le choix de l’appliquer ou non et en fixent le montant. Nous en reparlerons bientôt…

Questions sur un droit de réponse des communistes d’Amiens

Amiensforum n°9 inaugure une nouvelle pratique : le droit de réponse au courrier des lecteurs. Suite au courrier d’un Monsieur Dewaele concernant les époux Rosenberg (accusés d’espionnage pour l’URSS et exécutés aux Etats-Unis au début des années 1950) et établissant un parallèle douteux avec René Lamps, les communistes se sont en effet crus obligés de répliquer.

tribcom.jpegDans une tribune insérée dans la page du courrier des lecteurs et intitulée « un maire intègre et humain« , les « élus communistes et citoyens d’Amiens« , expriment « leur vive réprobation quand il est insidieusement tenté de ternir l’intégrité, la probité et l’humanisme de René Lamps » (voir ci-contre). Je ne dirai pas le contraire.

En revanche, comment interpréter la chute : « C’est en [la] mémoire [de Julia et René Lamps] que nous devons être fiers que des rues, des places ou des établissements publics portent les noms de celles et ceux qui ont su élever si haut les valeurs d’humanité, de résistance et de justice sociale » ? N’en déplaise au parti communiste, il est aujourd’hui avéré que Julius Rosenberg a espionné au profit de l’URSS, mettant en péril non seulement la sécurité des Etats-Unis mais également la nôtre. Rien ne justifie bien entendu leur condamnation à mort, mais en aucun cas les époux Rosenberg ne représentent les «  valeurs d’humanité, de résistance et de justice sociale ».

Passons sur ces considérations historiques pour nous pencher sur la forme.

Les élus communistes, partie intégrante – malgré tout – de la majorité, profitent de la bienveillance de la rédaction d’Amiensforum pour s’octroyer deux tribunes dans la même publication. Ceci est à coup sûr contraire au règlement intérieur de la ville et à l’esprit de la loi. On m’objectera sans doute qu’il s’agit là d’un droit de réponse (la tribune est présentée ainsi sur le blog des élus, cliquez ici). Cependant, dans le courrier de Monsieur Dewaele, il n’est nullement fait mention du nom d’un membre du groupe, ni même du groupe en lui-même ou du parti auquel il se rattache. Au titre de l’article 13-1 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, il ne peut donc nullement s’agir d’un droit de réponse.

Si la rédaction d’Amiensforum avait jugé le courrier de Monsieur Dewaele diffamatoire, elle n’aurait pas dû le publier, comme elle en a le droit et le devoir. En outre, par la plume de Pierre Mabire, il avait déjà été répondu au courrier, sans que soit abordée l’allusion à René Lamps. Ce point aurait dû être du ressort de la publication, non de celui des communistes, qui n’ont pour seul rapport avec René Lamps que l’appartenance au même parti.

Si la Municipalité souhaite être en accord avec ses principes, elle devra désormais laisser à l’opposition une tribune après chaque article qui, dans Amiensforum ou le JDA, remettra en cause la politique et les actions de Gilles de Robien. Il sera sans doute nécessaire de recruter un plein temps pour ce travail…

Il faut un début à tout : juste au-dessus de la tribune occupée par les élus communistes, un courrier de Monsieur Daniel Ficheux, lecteur d’Amiensforum, met nommément en cause l’élu du groupe Indépendant Jean-Claude Oger, concluant par un terrible « Monsieur Oger, pas de leçon de morale« . Il y a là matière à exiger légitimement un authentique droit de réponse. Espérons qu’un élu du groupe passe par là…

 

Du Gothique aux cultures du Monde ou quand un Institut chasse l’autre à Amiens

L’Institut du monde gothique (IMG) ne verra sans doute jamais le jour. A qui la faute ? L’érection du bâtiment qui lui était promis, au pied de la plus grande cathédrale de France, a sans aucun doute contribué à la défaite du maire sortant en 2008. Aujourd’hui vide, il a fait l’objet de vives critiques quant à son coût pour la Ville et à l’impréparation supposée de l’équipe municipale précédente en vue de son ouverture au public.

L’ambition était pourtant louable. La transformation de la ville, la restauration de la Cathédrale et le succès de sa colorisation nocturne avaient rendu crédible un projet ambitieux, en phase avec les capacités touristiques et culturelles amiénoises. Chef d’oeuvre du Gothique, la Cathédrale méritait en effet un centre qui explicite son architecture, ainsi que celles de tous les édifices comparables de son époque. J’avais personnellement visité l’exposition de 2001 qui, dans l’église St Germain, présentait les prémices de ce qu’aurait pu être l’IMG. Une véritable réussite. Dans les locaux qui lui étaient destinés, cette exposition, bien entendu complétée et adaptée aux exigences d’un réel musée, aurait constitué le prolongement naturel de la visite de Notre-Dame. A terme, le parvis aurait dû constituer le coeur névralgique de l’Amiens touristique, culturelle et religieuse. Une véritable référence. Peine perdue.

Sans réelle autorité, sans vision, surfant sur la vague anti-travaux qui l’avait portée au pouvoir, l’équipe municipale a laissé pourrir la situation en dénonçant l’absence d’étude et l’insouciance budgétaire. Sauf que l’étude existait, comme l’a révélé le Courrier Picard (l’article ici). Qui préparait donc les dossiers de l’ancienne opposition devenue majoritaire ? Tout était prévu, rien n’a été réalisé. Les travaux ne sont même pas totalement terminés dans le secteur, preuve de la passivité ambiante.

L’ultime sursaut de l’IMG dans les mémoires amiénoises n’aura précédé que de quelques semaines l’annonce de la création d’un « Institut des cultures du Monde » par la Municipalité. Le JDA en a fixé le cap : il s’agirait, selon le maire, de « montrer ce que les différentes cultures ont apporté à Amiens et surtout ce qu’elles apportent encore aujourd’hui« . Voilà qui va faire venir la France. Au-delà des belles intentions, cette annonce est bien opportune : elle intervient quelques semaines après le coup de sang de membres de l’association Liberté en pleine salle du Conseil. Ces derniers avaient rappelé les promesses qui auraient été faites durant la campagne de 2008, concernant notamment l’extension de la mosquée Lumière, située boulevard du Port. En vertu du principe de laïcité, l’intervention de la Municipalité est bien entendu impossible dans cette affaire… Dérive dans la dérive clientéliste ou mécompréhension ?

La mairie rétablit sa vérité : « C’est sur un tel projet [celui d'Institut des cultures du Monde], conduisant à rassembler les Amiénois au travers du partage de leurs arts et cultures respectifs et de leur valorisation, que se sont déjà exprimés certains des élus, notamment lors de la campagne électorale, et notamment devant les fidèles de la mosquée Lumière » (Site de la Municipalité). Certains des élus ? Un tel projet n’aurait donc pas été discuté et partagé par l’ensemble de l’équipe de Gilles Demailly ?

Précipitation, annonce sans étude sérieuse, projet nébuleux sans plan de financement, sans contenu concret… Ainsi caractérisait-on le projet d’IMG du côté de la Majorité, avant de redécouvrir l’étude de 2001. L’hypothétique Institut des cultures du Monde, subitement surgi des souvenirs de la campagne municipale, est-il autre chose que cela ?



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