La Municipalité désespère : les commerçants amiénois s’opposent à chacune de ses décisions les plus symboliques. Gilles Demailly, Thierry Bonté et Eric Mehimmedetsi, adjoint au « commerce de proximité », s’évertuent pourtant à les contenter, au risque de perdre un peu plus à chaque fois en crédibilité. Il a d’abord fallu reculer sur la façon de faire revenir les bus sur l’axe Duméril-Beauvais-Jacobins, après une série de manifestations issues d’une mobilisation sans précédent. Il y eut plus tard l’inquiétude des restaurateurs du Quai Bélu, suite aux déclarations de la mairie, cette dernière souhaitant restreindre l’espace de terrasse sur cet axe touristique. Sauf erreur de ma part, cette annonce est restée sans suite. La Municipalité était sans doute alors trop occupée à consoler les commerçants de la place Alphonse Fiquet, qui se sont plaints en décembre de faire les frais de la guéguerre politicienne lancée unilatéralement par l’Hôtel de Ville contre la Verrière de la gare.
Depuis plusieurs semaines, ce sont bien entendu les commerçants de la place René Goblet qui se font entendre, réclamant à cor et à cris le retour des voitures devant leurs échoppes. Arguant d’une chute brutale de leur chiffre d’affaires, ils entendent faire plier le maire. Les autres l’ont bien fait, pourquoi pas eux ? L’équipe de Gilles Demailly, qui s’était érigée en championne de la concertation, se réveille en se demandant pourquoi les gens sont si méchants… D’autant que l’association « les commerçants du centre ville ont du bon sens« , qui s’est constituée pour l’occasion, ne manque pas une occasion de faire parler d’elle. Elle organise d’ailleurs une manifestation sur la place ce mercredi 3 mars (à 16h), investissant même une pleine page du Courrier Picard pour faire connaître ses états d’âme.
En passant, il est paradoxal que l’ancien parking relais d’Amiens Sud vienne d’être reconverti en terrain d’entraînement pour les scooters (le tout dans la polémique, comme le relaye le Courrier Picard), au moment même où la Municipalité semble vouloir exclure les voitures du centre-ville. Un pas en avant, deux pas en arrière. Etrange manière de faire des choix.
Pour donner le change auprès des Amiénois, l’équipe municipale cherche des alliés. Elle en a, semble-t-il, trouvé un en la personne de Stéphane Conty, président de la Fédération des associations de commerçants du centre-ville. « Contre la polémique et pour le dialogue« , il est à l’origine de l’opération ticket de bus chez les commerçants (JDA n°549), persuadé que c’est par « l’incitation et non la contrainte« , que les Amiénois se dirigeront en masse vers les bus de la ville. L’incitation, et non la contrainte. Qu’est-ce donc que la coupure brutale d’une voie de circulation automobile en plein centre, sans réel plan de circulation alternatif préalablement établi ? De l’incitation ou de la contrainte pour les automobilistes ? Nous ne parlerons pas des résultats de l’opération lancée par la Municipalité, qui a donné l’occasion aux détracteurs de la Mairie de se faire une nouvelle fois remarquer. Raté.
Dernier sursaut : la TLPE, expliquée en quelques lignes bien cachées dans le JDA. Kezaco ? La taxe locale sur la publicité extérieure, instituée par la loi de modernisation de l’économie d’août 2008. Cette taxe, qui vise à limiter la pollution visuelle, fait parler chez les commerçants. En effet, tous les commerces possédant une enseigne extérieure de plus de 7m² devront s’en acquitter. Les communes ont le choix de l’appliquer ou non et en fixent le montant. Nous en reparlerons bientôt…
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