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Archives pour octobre 2010

Nouvelle crise des bus à Amiens : la Municipalité regrette, et c’est déjà ça…

Nouvelle crise des bus à Amiens : la Municipalité regrette, et c'est déjà ça... dans Transport Greve-des-bus-a-Amiens-comprehension-ou-galere_reference« L’équipe municipale s’est attachée, depuis 2008, à la rénovation du réseau de bus amiénois qui fonctionnait au ralenti et dont la fréquentation ne cessait de baisser« . Le maire expose ainsi sa vision des transports amiénois dans l’éditorial d’Amiensforum d’octobre-novembre. Où sont pourtant les derniers chiffres de la fréquentation des bus ? Il serait trop simple de n’en fournir que lorsqu’ils sont flatteurs…

L’équipe municipale a toujours affirmé vouloir faire des transports urbains une priorité de son mandat. Elle leur a même consacré l’année 2010! Consécration essentiellement médiatique, puisqu’il faut être conseiller municipal socialiste pour constater une amélioration du réseau relativement à 2009. Les Verts eux-mêmes semblent perplexes.

En vérité, une différence existe bel et bien. Si, selon Gilles Demailly, les bus amiénois fonctionnaient au ralenti avant 2008, au moins fonctionnaient-ils… Car après un mois et demi de grève au printemps, voilà les personnels de la CFT qui reprennent position autour du piquet de grève, et pas seulement pour dénoncer la réforme des retraites. « Le syndicat dénonce une gestion incompétente et un manque de vision sur l’avenir. De quoi, selon la CGT, remettre en cause le protocole de fin de grève signé en juin« , explique le Courrier Picard (article ici).

Au mois de juin, justement, Gilles Demailly avait considéré que ce conflit ne concernait pas la mairie, laissant les usagers amiénois patienter devant les abris-bus. Drôle de manière de nous faire aimer les transports en commun! Et voilà que, quelques mois plus tard, le conflit repart de zéro. La Municipalité a retenu la leçon : « Amiens-Métropole, par la voix de son vice-président chargé du transport Thierry Bonté a regretté les blocages des deux derniers jours, touchant une population en majorité en difficulté, tout en se déclarant au nom du maire d’Amiens (et président d’Amiens Métropole) Gilles Demailly, « solidaire sur le fond«  » (Courrier Picard). Solidaire sur le fond… Traduction : sur le fond, les syndicalistes ont raison (et ils votent), mais sur la forme, ce qu’ils font est regrettable et pénalise les usagers (qui, eux aussi, votent). Le seul fond qui vaille est celui qu’ils touchent…

La cible du mécontentement des syndicats, la CFT, a pourtant été choisie par la Municipalité actuelle. Son directeur, Gunther Bunel, l’affirmait il y a quelques mois (avant le conflit) : « les grands principes du groupe CFT reposent sur le respect des valeurs sociales. L’entreprise privilégie les liens fondés sur une attitude participative. Cette revendication se traduit de manière identique, que ce soit en direction de ses agents ou de ses clients« . Un discours bien rodé qui a dû séduire la majorité municipale, elle aussi adepte des bons sentiments. Le directeur l’affirme d’ailleurs sous forme de sentence : « la confiance que nous a accordée Amiens Métropole démontre aujourd’hui que nous avions raison« . Ou presque…

Certains diront que la Municipalité est tout particulièrement solidaire du mouvement social : elle semble en effet faire grève, et ce depuis mars 2008… 

 Photo d’archive empruntée au Courrier Picard

Les commerçants en Conseil d’Amiens : qui sème le vent…

Les commerçants en Conseil d'Amiens : qui sème le vent... dans Conseil municipal Les-commercants-envahissent-la-mairie_referenceParallèle amusant. Alors qu’un important mouvement social s’exprime dans tout le pays contre la réforme des retraites, un autre combat agite Amiens : celui des commerçants du centre-ville. Si le premier est abondamment relayé et encouragé par la presse municipale, le second est au mieux passé sous silence, au pire ridiculisé. L’un comme l’autre usent pourtant du même argument : le pouvoir n’a fait preuve d’aucune volonté réelle de concertation, il ne s’est prévalu que d’une démocratie de façade avant de mettre en oeuvre son projet. Seule alternative : descendre dans la rue et protester. Gilles Demailly, lui, sait distinguer le bon du méchant : la municipalité fait tout bien alors que le Gouvernement fait tout mal.

Le Conseil municipal programmé le 7 octobre n’a pu avoir lieu suite à l’irruption, en salle du Conseil, de commerçants protestant contre la fermeture à la circulation automobile de la place René Goblet, il y a près d’un an. Il n’est certes pas normal que le débat démocratique puisse être interrompu par un tel mouvement de protestation. Néanmoins, l’accumulation des mouvements de contestation à Amiens met en question la qualité de la concertation dont la municipalité se prévaut. Gilles Demailly et consorts ont beau descendre dans la rue pour afficher leur appartenance politique, ils n’en adoptent pas moins, une fois closes les portes de l’Hôtel de ville, l’attitude qu’ils dénoncent. Et ce qui devait arriver arriva…

Qu’une municipalité entre en conflit avec une partie significative des commerçants qui composent le coeur de la ville est tout simplement aberrant. Dans nombre d’autres villes, ces derniers font tout au contraire l’objet d’un traitement de faveur et sont souvent associés à l’évolution de la cité qu’ils font vivre.

De leur côté, le maire et ses adjoints cèdent à la facilité en collant une étiquette politique – celle de l’UMP – aux commerçants concernés. Manière détournée de prouver que le combat mené contre la mairie n’est que politique. Cette méthode a un nom : la disqualification, bien utile pour fuir une réalité pourtant criante. La réalité, c’est que la Municipalité a improvisé la fermeture de la place René Goblet, empêtrée dans la promesse non tenue d’un nouveau plan de circulation. La réalité, c’est que devant l’échec de cette mesure – critiquée au sein même de la majorité – Gilles Demailly et Thierry Bonté ont bafouillé des ajustements inutiles, rendant fous les GPS des rares touristes qui s’aventurent désormais dans le centre d’Amiens. Pour entrevoir et dénoncer cette réalité, il n’est aucunement nécessaire de se munir d’une quelconque étiquette politique.

Le Conseil municipal, reprogrammé vendredi dernier, s’est finalement déroulé quasi-normalement. Des commerçants avaient une nouvelle fois fait le déplacement et ont assisté à une partie des débats. Certains d’entre eux ont même reçu la visite, dès le lendemain, d’un adjoint au maire remonté. Pour tenter d’apaiser le climat plus que tendu qui prévaut depuis plusieurs mois entre eux et la mairie ? Bien sûr que non. L’adjoint, dont on ne sait plus s’il est l’élu d’un village ou d’une capitale régionale, a préféré se montrer menaçant, conseillant aux intéressés de ne plus mettre les pieds au Conseil.

La démocratie occupe désormais une place de choix à Amiens : revendiquée dans les manifestations, bafouée dans l’exercice du pouvoir…

Photo d’archive empruntée au Courrier Picard

Marie-Noëlle Lienemann, qui ne connaît la Picardie que de nom, sera parachutée à Amiens

Marie-Noëlle Lienemann, qui ne connaît la Picardie que de nom, sera parachutée à Amiens dans Divers lienemannSa campagne est lancée. Marie-Noëlle Lienemann a confirmé au Courrier Picard ses ambitions électorales : elle devrait être candidate face à Olivier Jardé lors des prochaines élections législatives.

L’ancienne ministre de Pierre Bérégovoy puis de Lionel Jospin dispose d’atouts. Elle peut compter sur une relative notoriété, dont elle se prévaut déjà : « Les camarades de la section Jean-Jaurès (…) avaient besoin de quelqu’un de costaud politiquement ». Sarah Thuilliez, qui fut la candidate PS de 2007, appréciera. Marie-Noëlle Lienemann peut en outre compter sur des appuis bien placés. Elle ne se serait pas lancée dans une telle bataille sans avoir des assurances rue de Solférino.

L’ancienne Secrétaire d’Etat au Logement, dont j’ai déjà évoqué le cas en juin dernier (l’article ici), dispose toutefois de nombreux points faibles, au premier rang desquels figure sa réputation d’éternelle parachutée.

Elle se dit aujourd’hui « contre le cumul des mandats ». Déclaration bien opportune pour une politicienne ayant occupé tous les mandats possibles et imaginables : députée européenne à trois reprises, ministre deux fois, conseillère municipale, maire, conseillère générale, conseillère régionale et députée. Elle fait partie de cette caste politique qui ne tient pas en place, ou qui ne tient pas sa place, récupérant ici ce qu’elle a perdu là. Au cours de ses multiples migrations politiques, Madame Lienemann est parvenue à se faire élire dans trois communes (Athis-Mons, Massy, Hénin-Beaumont) et deux régions (Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais) différentes. En mai 2009, elle siégeait encore au Conseil municipal de Hénin-Beaumont, avant de démissionner. Marie-Noëlle Lienemann n’est pas une cumularde, mais une collectionneuse.

Malgré sa bonne volonté, elle ne connaît pas Amiens et la circonscription qu’elle convoite. « Dans cette région, les gens sont attachants et souvent de condition modeste ». Phrase qu’elle a pu utiliser dans chacune des régions qu’elle a visitées. « Ils ont besoin qu’on les défende ». Ils ne le sont donc pas aujourd’hui par Gilles Demailly et les autres… « Dans les régions qui sont confrontées aux difficultés industrielles, il faut prendre garde à la montée du FN ». Si Madame Lienemann était Amiénoise, elle saurait que le FN a dû se contenter de 4,98% des voix dans la circonscription d’Olivier Jardé en 2007. La Somme n’est pas le Pas-de-Calais…

Nul doute par ailleurs que son arrivée provoquera des tensions au sein du PS local, déjà durement éprouvé par les approximations de l’équipe Demailly. Le maire ne devra quant à lui pas douter que l’élection (hypothétique) de Madame Lienemann comme députée de la Somme annihilerait pour de bon son influence locale et – si elle existe – nationale.

Je ne peux imaginer que les Amiénois acceptent un parachutage aussi grotesque. Notre ville n’est pas coutumière du fait et ne doit pas le devenir. Marie-Noëlle Lienemann vient chercher un mandat à l’Assemblée nationale, et rien d’autre : « je commencerai à être présente [sur le terrain] activement dès la fin de l’année ou début 2011 ». Certaines personnalités Amiénoises de gauche n’ont pas attendu de telles perspectives électorales pour y être et doivent désormais serrer les dents.

« Je ne suis pas une parachutée » affirme Marie-Noëlle Lienemann dans une déclaration reprise en titre par le Courrier Picard. Elle nous fait rire et c’est déjà ça…

Comment la Mairie d’Amiens s’en prend au Courrier Picard

Jacques Goffinon, adjoint à la fêteIl y a quelques mois, le journaliste du Courrier Picard Jacques Goffinon, par ailleurs adjoint à la fête à la mairie d’Amiens, portait une accusation grotesque en Conseil municipal : le JDA aurait été créé par l’équipe Robien pour faire concurrence au quotidien régional. Conséquence inattendue d’une schizophrénie assumée, cette sortie a fait sursauter les membres de la majorité municipale.

S’il traverse aujourd’hui des difficultés, le Courrier Picard n’en est pas moins ancré – le quotidien rémois L’Union en a récemment fait les frais. L’idée qu’un bulletin municipal hebdomadaire et gratuit puisse lui faire concurrence semble pour le moins loufoque. Que cette idée ait été exprimée par Jacques Goffinon nous permet cependant de tirer un certain nombre de conclusions.

En prêtant à Gilles de Robien l’idée d’avoir souhaité contrecarrer le monopole médiatique du Courrier sur Amiens, Jacques Goffinon a sous-entendu l’existence d’une opposition entre l’Hôtel de Ville et la rue Alphonse Paillat. Une opposition à laquelle il a pris sa part, en tant que journaliste et conseiller municipal. Cette opposition aurait atteint un tel niveau que la mairie – selon M. Goffinon – aurait ressenti le besoin de créer un contrepoids à la ligne éditoriale du Courrier. Les nombreuses accusations de connivence entre les pouvoirs politique et médiatique amiénois sous l’ère Robien sont donc victimes des déclarations de Jacques Goffinon. Ce dernier révèle au passage son attachement au monopole médiatique, dénoncé de nos jours par ses amis politiques.

Pourquoi évoquer tout cela aujourd’hui, plusieurs mois après ces déclarations étonnantes ?

Cliquez pour consulterDans son numéro 573 du 29 septembre dernier, page 2, le JDA s’en prend de manière abrupte au Courrier (cliquez sur la photo ci-contre pour lire l’article). Les auteurs de la Pravda amiénoise s’en prennent à leurs « confrères » du Courrier Picard au sujet d’un préavis de grève chez les éboueurs de la ville : « le quotidien citait la première demande « particulière » de ces agents : « La visite de monsieur le président d’Amiens Métropole dans les services, comme le faisait son prédécesseur« . Laissant croire au lecteur que Gilles Demailly ignore ces personnels« . Un sous-entendu malencontreux que le JDA ne pouvait laisser passer…

Le mot « confrère » induit que les auteurs du JDA, dont les articles sont commandés, voire dictés, par l’Hôtel de ville, s’estiment journalistes au même titre que les rédacteurs du Courrier. Un bulletin municipal ne constitue pourtant que l’émanation du discours de la mairie qui le diffuse, ce qui peut comporter un intérêt informatif, mais en aucun cas revêtir un caractère journalistique. Le JDA s’attaque ensuite au Courrier en visant les déclarations des éboueurs ; aucunement l’interprétation qui en a été faite! En clair, le JDA – bulletin municipal distribué aux frais du contribuable – établit sa vérité face à un quotidien régional payant qui remplit une mission d’information et non de propagande. Le titre de cet encart a été choisi dans cet esprit, avec en prime une pointe d’ironie : « La preuve par deux« .

Le Courrier Picard est fréquemment critique à l’égard de la Municipalité actuelle, comme il l’a été avec la précédente. Il a simplement davantage de grain à moudre aujourd’hui…

Gilles Demailly et les journalistes du JDA se prennent donc à rêver : pourquoi ne pas concurrencer le méchant quotidien avec le bulletin municipal hebdomadaire et son pendant mensuel, le splendide Amiensforum ? Jacques Goffinon finira peut-être par avoir raison…



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