Après une saison palpitante, l’Amiens SC a rempli son contrat: remonter en Ligue 2, que le club n’aurait jamais dû quitter. Que ce fut dur pourtant!
La piteuse et imprévisible descente en National, intervenue un mémorable soir de mai 2009 au stade de Boulogne-sur-Mer avait mis un point final à une période faste. Lors des deux saisons précédentes, le club avait frôlé la montée en Ligue 1, puis accédé à la demi-finale de la Coupe de France.
Comme un symbole, c’est à cette période charnière que l’équipe Demailly est arrivée aux affaires. Immédiatement, le maire s’est montré peu enthousiaste à l’égard de la vitrine sportive de la ville. Entre menaces financières et communication hasardeuse (mon article du 11 mai 2010), la municipalité laissait entendre que l’Amiens SC, ce n’était pas son affaire.
D’autant que la désastreuse saison 2009-2010 des Amiénois et la menace d’une perte du statut professionnel laissaient planer une cruelle incertitude sur l’avenir du club. C’est à cette époque que Gilles Demailly s’inquiétait de l’image de la ville, potentiellement écornée par une équipe à la peine. Amiensforum le claironnait alors: « la Ligue 2, c’est pour plus tard. Mais la réduction des subventions, c’est sans doute pour bientôt » (n°12, mai 2010).
Bien heureusement, le vent a tourné: une nouvelle équipe a été construite puis s’est mise à gagner, jusqu’à l’accession tant attendue. Ce vent a soufflé si fort qu’il en a retourné la veste du maire, qui ne trouve plus de mots pour décrire l’exploit de l’ASC. Dans le JDA n°601, qui fait sa Une sur l’événement, il apparaît même tout sourire, sans doute entre deux chants de supporters (on peut d’ailleurs s’interroger sur l’intérêt de la photo)…
La remontée en L2 n’est que la correction d’une anomalie. Gilles Demailly veut en faire l’événement sportif de la décennie. Aussi a-t-il invité les joueurs à venir célébrer l’accession samedi 28 mai sur le balcon de l’Hôtel de Ville, devant sans doute une foule en délire. Rappelons que le dernier exercice du genre remonte à 2001, lorsque le club avait touché du doigt la Coupe nationale. Tout est donc affaire de proportion!
La Municipalité a choisi de suivre le sens du vent. Après avoir soufflé le froid quand les choses allaient mal, elle souffle le chaud, voire le brûlant, puisque cela va un peu mieux. Ne l’oublions pas : depuis 1991, soit 20 saisons, l’ASC n’a joué que quatre exercices en National, contre 16 en L2. Une anomalie, on vous dit…
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