Archives pour juin 2011

Il s’y était engagé il y a deux ans : le maire d’Amiens entend-il mieux les critiques ?

Il s'y était engagé il y a deux ans : le maire d'Amiens entend-il mieux les critiques ? dans La majorite gille-sdemailly-amiens-maire_169« Il faut du temps pour que les changements se remarquent. J’ai organisé mon équipe et mes services pour que cela soit efficace. Les critiques, je les entendrai dans deux ans. » Ainsi s’exprimait le maire d’Amiens, Gilles Demailly, dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point, qui consacrait un numéro spécial à notre ville en avril 2009 (l’article est toujours en ligne). Voilà un rendez-vous que nous ne pouvions pas manquer!

Les changements se sont-ils depuis fait remarquer? Le réseau de bus s’est dégradé, les commerçants sont descendus dans la rue, la démocratie locale s’est muée en usine à gaz incontrôlable et illisible, la Tour Vadé a été remplacée par un étrange immeuble bicolore, il y aura peut-être un tramway un jour, l’Amiens SC a fait un séjour en National et la vidéo-protection, c’est le mal. De ce point de vue, c’est vrai, les choses ont changé. Pour le reste, la Municipalité tente de mener les projets de l’ère de Robien à leur terme.

Gilles Demailly est-il parvenu à rendre efficace le fonctionnement de l’équipe municipale ? Tout dépend de ce que l’on entend par efficace. Le maire compose désormais avec une violente opposition de gauche, emmenée par Cédric Maisse, désormais en guerre ouverte avec ses anciens amis communistes. Il doit faire avec des Verts qui se sont rompus à la critique de son action et pensent déjà à la prochaine échéance. Dans une situation où certains crieraient à la pagaille, nul doute que le maire se réjouit de la vitalité démocratique retrouvée…

Le maire peut se prévaloir d’autres grandes avancées : les personnes et associations qui dépendent de la ville sont désormais d’une probité et d’une impartialité sans faille. Preuve en est l’embauche, au poste de coordinateur du centre culturel Jacques-Tati, du premier adjoint de la Ville, auquel on n’a aucunement reproché ses engagements politiques. Chapeau.

Pour le reste, force est de constater que la prophétie de Gilles Demailly ne s’est pas réalisée et que les services sont dans un piteux état. Rien de confidentiel à ce sujet, il suffit d’ouvrir le Courrier Picard une fois de temps en temps pour le savoir. La mairie, jonglant entre chasse aux sorcières et apaisement des tensions internes, tentait jusque-là de masquer les fissures.

Ne doutons pas que le maire entend désormais les critiques, comme il l’avait promis il y a deux ans. De là à les écouter…

Comment Abbeville se mêlera bientôt des affaires d’Amiens

Comment Abbeville se mêlera bientôt des affaires d'Amiens dans DiversMaxime Gremetz est finalement allé jusqu’au bout de son isolement. Lâché par tous, et finalement par ses électeurs, le dernier des staliniens a levé le menton et s’en est allé. Retors jusqu’au bout, la date de sa démission ne permet pas d’organiser une partielle, qui se déroulerait à moins d’une année des législatives 2012. Maxime laisse donc sa circonscription sans représentation à l’Assemblée nationale pendant plus d’un an. Triste épilogue d’une carrière politique consacrée à ceux qu’il abandonne aujourd’hui.

Côté communiste, on se réjouit sans doute de l’effacement d’une bête noire, que les stratagèmes et alliances détonnantes n’avaient jusqu’alors pas même fait vaciller. Sauf que le PC a sans doute fait une croix sur son dernier bastion départemental et l’on ne retiendra sans doute que cela.

Nicolas-Dumont449 dans DiversCar à l’Ouest, une nouvelle menace gronde et risque de profiter de tout ce remue-ménage. Le socialiste Nicolas Dumont, successeur de l’autre trublion du département Joël Hart à la mairie d’Abbeville, ambitionne sans aucun doute un destin national. Le redécoupage électoral, que tous ses petits amis ont dénoncé à cors et à cris, lui offre sauf surprise un siège au Palais Bourbon.

Cette circonscription regroupe le Nord d’Amiens et la capitale de notre littoral. Autant dire que Nicolas Dumont arpentera bientôt les marchés amiénois. Le leader du PS départemental est autrement plus implanté dans sa ville que son homologue Gilles Demailly. Beaucoup plus politisé, éminemment plus réaliste, il est parvenu en trois ans à faire circuler l’idée qu’il est un homme d’avenir. Bref, tout le contraire du maire d’Amiens, victime perpétuelle d’une rumeur qui le dit tantôt démissionnaire, tantôt oppressé par sa charge et marginalisé par son équipe.

Dans ces conditions, il est à craindre que l’influence d’un député-maire d’Abbeville supplante celle d’un maire d’Amiens. Et l’on se retrouverait dans la configuration étrange d’une ville de 25.000 habitants effaçant politiquement sa capitale toute proche. Si tout Amiénois qui se respecte éprouve de l’attachement pour la ville du littoral, il est une ambition qui, dans ce contexte, serait mise en péril : celle qui consiste à faire d’Amiens une grande et incontestée capitale régionale.

Peut-être cette perspective est-elle l’une des raisons qui pousse Gilles Demailly à songer à une éventuelle candidature face à Olivier Jardé. Reste qu’une défaite du maire d’Abbeville en 2012 ou celle du maire d’Amiens en 2014, voire les deux, seraient des remèdes bien plus efficaces…



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