« Il faut du temps pour que les changements se remarquent. J’ai organisé mon équipe et mes services pour que cela soit efficace. Les critiques, je les entendrai dans deux ans. » Ainsi s’exprimait le maire d’Amiens, Gilles Demailly, dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Point, qui consacrait un numéro spécial à notre ville en avril 2009 (l’article est toujours en ligne). Voilà un rendez-vous que nous ne pouvions pas manquer!
Les changements se sont-ils depuis fait remarquer? Le réseau de bus s’est dégradé, les commerçants sont descendus dans la rue, la démocratie locale s’est muée en usine à gaz incontrôlable et illisible, la Tour Vadé a été remplacée par un étrange immeuble bicolore, il y aura peut-être un tramway un jour, l’Amiens SC a fait un séjour en National et la vidéo-protection, c’est le mal. De ce point de vue, c’est vrai, les choses ont changé. Pour le reste, la Municipalité tente de mener les projets de l’ère de Robien à leur terme.
Gilles Demailly est-il parvenu à rendre efficace le fonctionnement de l’équipe municipale ? Tout dépend de ce que l’on entend par efficace. Le maire compose désormais avec une violente opposition de gauche, emmenée par Cédric Maisse, désormais en guerre ouverte avec ses anciens amis communistes. Il doit faire avec des Verts qui se sont rompus à la critique de son action et pensent déjà à la prochaine échéance. Dans une situation où certains crieraient à la pagaille, nul doute que le maire se réjouit de la vitalité démocratique retrouvée…
Le maire peut se prévaloir d’autres grandes avancées : les personnes et associations qui dépendent de la ville sont désormais d’une probité et d’une impartialité sans faille. Preuve en est l’embauche, au poste de coordinateur du centre culturel Jacques-Tati, du premier adjoint de la Ville, auquel on n’a aucunement reproché ses engagements politiques. Chapeau.
Pour le reste, force est de constater que la prophétie de Gilles Demailly ne s’est pas réalisée et que les services sont dans un piteux état. Rien de confidentiel à ce sujet, il suffit d’ouvrir le Courrier Picard une fois de temps en temps pour le savoir. La mairie, jonglant entre chasse aux sorcières et apaisement des tensions internes, tentait jusque-là de masquer les fissures.
Ne doutons pas que le maire entend désormais les critiques, comme il l’avait promis il y a deux ans. De là à les écouter…
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