C’est la dernière idée de Gilles Demailly. Ou plutôt non, c’est l’idée du parti socialiste, que le maire d’Amiens a trouvé sympa et qu’il souhaite reprendre à Amiens: des primaires! Encore sous le coup de l’émotion du résultat final des primaires PS, notre édile a émis cette proposition sans en référer préalablement à son équipe. Stratégie politique finement étudiée par son cabinet ? Premier pas vers un retrait en 2014? Gilles Demailly a plus probablement voulu surfer sur la vague médiatique de la préparation des présidentielles par son parti. D’autant que la venue à Amiens, en quelques semaines, de Arnaud Montebourg, de sa favorite Martine Aubry et du vainqueur François Hollande l’auront poussé à s’intéresser à ces primaires.
Le maire d’Amiens, qui rejette depuis le début de son mandat le « jeu des partis » sous le prétexte de vouloir se consacrer intégralement à sa ville et qui s’enorgueillit de ne presque jamais se rendre rue de Solférino à Paris se découvre soudainement en homme politique soucieux de servir le PS. Sans doute s’est-il laissé bercer par les argumentaires socialistes sur la dynamique d’union que ne manquerait pas de provoquer ce genre de rendez-vous électoral. Tout ne sera cependant pas si simple…
Pas si simple, car cette primaire ne mettrait pas en scène des personnalités aussi connues que François Hollande et Ségolène Royal. Imagine-t-on les Amiénois se passionner pour un débat entre Gilles Demailly et Francis Lec sur France Bleu Picardie ? Contrairement à ce qu’espère le maire, ce combat fratricide n’aurait d’autre résultat que de semer la division dans son camps… et au-delà. Résultat d’ailleurs prévisible de cette annonce: Emilie Therouin a aussitôt répliqué que « les écologistes doivent réaffirmer le principe de l’autonomie de l’écologie politique à l’occasion des élections municipales de 2014 que les Verts défendront leur propre sensibilité au cours des prochaines municipales » (voir ici).
Enfin, comment imaginer un maire en place s’impliquer dans ce genre de démarche? Candidat lors de primaires, Gilles Demailly essuierait immanquablement les attaques de ses « amis » et éventuels concurrents, qui n’auraient pas d’autre façon de ses démarquer que de critiquer son action à la tête de la Ville. A contrario, si le maire se retire finalement en 2014 comme peut le laisser présager cette étrange proposition, son mandat, achevé par une mise à l’écart, laisserait un bien piètre souvenir.
Gilles Demailly n’a sans doute pas réfléchi à tout cela avant de laisser s’exprimer son enthousiasme de militant socialiste. Comme d’habitude, il parle beaucoup, mais n’anticipe pas grand chose.
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