« Les mesures majeures ne sont pas toujours connues de tous« . Voilà ce qui a notamment poussé Gilles Demailly à entreprendre la réalisation de son bilan de mi-mandat, nous explique-t-il dans son édito. Doux euphémisme. Pour illustrer cet éditorial, le maire a d’ailleurs choisi une photo de lui qu’il affectionne particulièrement, prise lors du match Boulogne-Amiens en 2009. Une défaite 4-0 pour l’ASC…
Voir Amiens gagner, voilà un objectif qui aurait pu être « rappelé » par ce bilan. Car le « rappel des objectifs« , égrainé tout au long de l’opus municipal, n’est rien d’autre qu’une suite de voeux pieux : »permettre aux jeunes et aux familles de se loger correctement dans l’agglomération« , « développer un transport collectif de qualité et plus rapide« , ou encore « faire de la culture et du sport des ferments de solidarité« . Et la paix dans le monde ?
Une ville où tout va mieux, et tout ira encore mieux demain. Voilà la belle image donnée d’Amiens par la brochure. Mais grattons un peu et cette image s’écorne. La photo des pages 4 et 5 (ci-dessus) veut par exemple illustrer le nouveau dialogue instauré par les élus, qui vont désormais à la rencontre des habitants, sur le terrain. En y regardant de plus près, toutefois, on remarque que, sur la quinzaine de personnes reconnaissables et présentes lors de cette « balade urbaine », pas moins de neuf sont liées à la municipalité : élus, services, OPAC et même JDA… Page 12, sur une autre photo, la municipalité se permet même de confondre les constructions de la Fosse-au-Lait avec celles d’Amiens-Nord (rue des 3 Baisers)… Lesquelles sont d’ailleurs toutes les deux des réalisations initiées par l’équipe Robien.
« L’homme avant le béton«
Car l’équipe Demailly reste obsédée par Gilles de Robien. Tout au long de la brochure, les allusions plus ou moins implicites à l’ancien maire et à son action sont légion. Impossible semble-t-il pour cette municipalité de se focaliser exclusivement sur l’avenir : la tentation de répondre aux critiques entendues dans les rues ou lues dans la presse est trop forte. Le bilan de mi-mandat précise d’ailleurs que « la gestion de la ville reste exemplaire » (p8), qu’Amiens « reste dans le peloton de tête des villes les moins endettées » (p9). Comme un soulagement… L’opus municipal attribue malgré tout sans vergogne un nombre incalculable de projets Robien à la municipalité en place : éco-quartiers, rénovation des musées, ZAC Gare, Boréalia, Citadelle, etc. Gilles de Robien est partout. Gilles Demailly veut privilégier « l’homme avant le béton« , mais n’oublie pas pour autant de couper les rubans et de s’en faire l’écho.
Personne n’aura enfin manqué le pied de nez de la page 36, où figure la dernière photo de l’ouvrage. Les bâtiments de la ZAC Cathédrale y sont absents, effacés par une mairie qui croit trouver en cette vision d’Amiens un argument massue. Mais derrière ces bâtiments alors en projet figurent pourtant d’autres réalisations majeures : la faculté de droit, le Parc St Pierre, le quartier St Leu réhabilité.
La municipalité dit être concentrée sur l’avenir de notre ville, mais argumente sur le passé…
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