Barbara Pompili. Il va falloir s’habituer à ce nom. Au moins pour les six prochains mois.
Barbara Pompili, donc, fera face à Olivier Jardé au mois de juin prochain. Les instances dirigeantes d’EELV l’ont préférée à l’adjointe Emilie Thérouin, pourtant bien mieux implantée sur le terrain que sa concurrente.
Les deux femmes avaient de nombreux points communs. Toutes deux se sont déjà présentées aux élections législatives de 2007 : Emilie Thérouin dans la 3ème circonscription de la Somme (1,34%), Barbara Pompili dans la 13ème circonscription de … Paris (2.29%). Toutes deux ont été candidates lors des dernières municipales : Thérouin sur la liste Demailly à Amiens, Pompili dans … le 15ème arrondissement de Paris (4%).
Elles avaient aussi quelques différences. Emilie Thérouin laboure l’Amiénois depuis son élection et disposait du soutien des adhérents EELV du crû. Son défaut de maîtrise de la langue de bois en a fait l’une des figures marquantes de la municipalité. Barbara Pompili est au contraire une quasi inconnue chez nous, mais disposait du soutien des instances nationales. Secrétaire générale adjointe des élus Verts à l’Assemblée nationale, elle était donc particulièrement bien placée pour se trouver une place au soleil.
EELV et ses dirigeants veulent faire une politique « autrement ». Une politique qui ne veut pas céder aux discours politiciens ; dans laquelle le rapport à l’électeur se doit d’être franc ; dans laquelle le poste n’est pas une fin, mais un moyen.
Ces bons sentiments n’ont pas résisté à l’accord PS-EELV, qui a soudainement permis au parti de faire de la place à quelques-uns de ses cadres. Emilie Thérouin a donc été écartée contre toute logique. Localement, chacun sait pourtant que ses chances de victoire auraient été supérieures à celles de Madame Pompili. Cette dernière aurait-elle d’ailleurs été candidate si le PS ne s’était pas engagé à soutenir le candidat EELV dès le premier tour dans cette circonscription ? La réponse est dans la question.
La gauche est donc sur le point de réaliser un grand chelem peu glorieux : deux parachutages sur les deux circonscriptions amiénoises, offertes pour services rendus à des cadres parisiens. A l’heure où l’on parle volontiers de « renouveau » de la politique, il semble que le PS et EELV s’agrippent aux bonnes vieilles méthodes.
Toujours est-il que les multiples péripéties qui animent localement cette pré-campagne des législatives à gauche n’améliorent en rien l’image de la politique.
purement scandaleux quand on pense que ces gens prétendent faire de la politique autrement !
Je découvre cette « brillante » analyse. Et le super commentaire qui va avec. Peut-être pourriez-vous lire l’itw de Pompili (elle habite Amiens depuis 6 ans et a travaillé à Paris, comme de nombreux amiénois , n’est-ce pas M. Jardé (qui a lui aussi des « charges » professionnelles à Paris (en plus de son mandat de député). Je trouve plus dangereux pour la démocratie les cumulards de droite comme de gauche, ceux qui nous expliquent qu’il faut un mandat « local » pour être élu à l’Assemblée Nationale, ceux qui nous parlent de proximité et qui ont tant d’occupations professionnelles, électives, légales (sans compter les liens avec la Jordanie…)
Je reste convaincu que le mandat de député est bien trop important pour le laisser entre les mains de « girouettes » qui disent dans leur circonscription le contraire de ce qu’ils votent à l’Assemblée. GDR en était le chantre absolu et O Jardé se révèle un bon successeur.