Au coeur de l’actualité régionale, le TGV et la Maison de la Culture illustrent à nouveau l’incapacité d’Amiens à imposer ses vues sur la Région. Amiens n’est jamais parvenu à placer l’un des siens à la tête de la Picardie. Comment, dès lors, espérer qu’un élu d’un autre département oeuvre au développement de l’attractivité de la ville, alors même qu’aucune autre capitale régionale n’est, en France, aussi contestée. Gilles de Robien s’y est essayé en 2004, avec le résultat que l’on sait. L’actuelle municipalité amiénoise, peinant déjà à imposer son autorité sur l’administration municipale et à donner des signes de vie crédibles à ses concitoyens, se réconforte avec la couleur rose du conseil régional.
A peine réélu, le socialiste Claude Gewerc entend toutefois rappeler que, dans l’assemblée régionale, tout se joue plus au Sud.
Le conseil picard vient donc d’annoncer qu’il retirait 250.000 € à la Maison de la Culture, ce qui représente 80% de ses précédentes attributions! Comble de l’autoritarisme, ces coupes sombres concernent l’exercice…2010! Autrement dit l’année en cours, pour laquelle la Macu a bien évidemment déjà établi sa programmation, ce qui la plonge dans une crise budgétaire préoccupante. Claude Gewerc parle d’une aide non due dans le cadre du financement de l’Orchestre de Picardie. Le directeur de la Macu semble avoir compris autre chose : « L’une des raisons invoquées serait un rééquilibrage des aides par rapport aux autres scènes conventionnées (Beauvais, Compiègne, Creil) » (Courrier Picard, 28/05). Rappelons que Claude Gewerc, devenu Président du Conseil régional suite au désistement du toujours très inspiré Vincent Peillon, fut maire de Clermont-sur-Oise… LE temple de la culture amiénoise serait donc sacrifié sur l’autel de la culture isarienne…
Autre illustration avec un dossier bien plus médiatisé. Le président de l’exécutif régional s’est récemment exprimé sur les alternatives possibles au barreau Creil-Roissy, proposées par les élus – unanimes eux aussi – du Val d’Oise. Prouvant une nouvelle fois que les élus socialistes de la région sont emprunts de diplomatie, Claude Gewerc choisit de « dénoncer les fausses bonnes idées du Val d’Oise » (Courrier Picard 28/05). Les élus franciliens proposent notamment de relier la ligne Amiens-Laon à la ligne TGV à hauteur de Chaulnes, tout en réalisant le barreau de Gonesse. Nous, Amiénois, ne devons pas écarter cette hypothèse d’un revers de main. Tout en reliant notre ville au réseau TGV de la même manière qu’il pourrait l’être avec le barreau de Roissy, il nous permettrait d’entretenir le rêve d’une réalisation à moyen terme de la ligne Paris-Amiens-Londres, alors que le barreau Creil-Roissy l’enterrera pour 50 ans. Claude Gewerc l’Isarien n’a pas ce soucis. Pour lui, « le plus important, c’est que ce raccordement [Amiens-Chaulnes] ferme la porte au TER (au TGV?), à l’Aisne et à l’Oise, ce qui dénature complètement le projet sans pour autant assurer une qualité de service à Amiens. » Quelle qualité de service pour Amiens? Interprétation bien subjective pour quelqu’un qui n’a rien à voir avec la ville. L’Aisne exclue? La solution val d’oisienne la relierait au contraire au réseau TGV, alors que le barreau Creil-Roissy ne la concerne pas…
Les seules caractéristiques amiénoises de Claude Gewerc sont son bureau et sa cave à cigares du Conseil régional. Durant la campagne, bien obligé d’installer son QG dans la capitale d’une région qu’il a conquise par erreur, il n’a jamais oublié où se situent ses intérêts et ses appuis: un peu plus au Sud et certainement pas à Amiens!
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