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Amiens : Grandeur et ingratitude de l’opposition dans une ville socialiste

Amiens : Grandeur et ingratitude de l'opposition dans une ville socialiste dans L'oppositionAvec près de 60% des voix en faveur de leur candidat à la présidentielle, les socialistes ont de quoi se réjouir à Amiens. La page Robien leur semble définitivement tournée et la ville promise à la domination sans partage ni contestation de la gauche. Les conquêtes successives de la région, du département et des principales communes de la Somme ont rosi nos territoires et plus particulièrement notre ville.

A l’heure où la gauche entre à l’Elysée, aucune entrave ne semble plus devoir être opposée à cette évolution lente, mais continue. Ce sentiment est le fruit d’une série sans précédent de victoires dans les scrutins locaux. Le PS ne semble plus devoir stopper sa progression dans les collectivités. L’UMP et ses alliés ne semble plus devoir cesser de reculer, comme si le sens de l’histoire le commandait.

La cohérence d’une carte politique qui unifie par leur sensibilité politique pouvoirs décentralisés et centralisés a le mérite de l’efficacité. Le pouvoir exécutif décidera. Les collectivités relaieront et exécuteront, sans les pénibles conflits que nous éprouvons depuis dix ans.

Après les réjouissances de rigueur, il faudra pour les collectivités de gauche (pléonasme ?) renoncer au discours désormais usuel, qui consiste à rejeter la responsabilité de leurs insuffisances sur le Gouvernement. Nul doute cependant que le pouvoir sortant trouvera, dans un premier temps, une place de choix parmi les nécessaires boucs émissaires. Les Amiénois connaissent ce phénomène.

Alors à quoi bon ? A quoi bon s’opposer à une gauche omnipotente, qui peut appliquer sans contestation ni réel contre-pouvoir ses politiques au plus haut niveau de l’Etat, à la région, au département, à l’Hôtel de Ville ? A quoi bon construire et proposer une politique alternative si l’espoir d’une alternance n’est rien d’autre qu’un audacieux pari ? A quoi bon apporter la critique, fût-elle ou non légitime, quand la moindre observation est renvoyée au choix incontestable de l’électeur ?

Le travail d’opposition peut apparaître bien ingrat. La critique récurrente d’une action est dénoncée comme de l’obstination quand elle n’est pas présentée comme stérile.

Mais l’opposition est indispensable. Elle est la clé de la démocratie.

Dans une région socialiste, dans un département socialiste, dans une ville socialiste, près de 60% des électeurs ont choisi le candidat socialiste. Rien de surprenant.

Demain, 40% des Amiénois devront se sentir représentés face à un pouvoir politique uniforme et omnipotent. Tous attendront que les intérêts de notre ville soient défendus au plus haut niveau. Tous souhaiteront qu’une nouvelle ambition leur soit proposée. Tous réclameront que les erreurs et les dérives de la majorité soient dénoncées. Pour Amiens et ses habitants.

Et, inlassablement, invariablement, nous donnerons à chacune et chacun un rendez-vous: 2014.

L’opposition amiénoise en friche avant la cantonale partielle Sud-Est

Déjà plus de deux années que l’opposition fourbit ses armes, s’engouffre dans chaque brèche de contestation et se persuade que non, ce n’est pas possible, cela ne durera pas au-delà de 2014. Dix-neuf années de pouvoir ont certes créé des certitudes, ancré des statures et, malheureusement, usé des discours et des personnalités. Pour se renouveler, en novembre 2008, les différentes composantes de l’opposition lançaient avec ambition « Imagine Amiens ». Dans la salle, alors, plusieurs centaines de personnes trépignaient d’impatience devant la montagne de travail à accomplir et l’immensité des critiques à adresser à l’équipe municipale.

Las. Si le travail n’est certainement pas inexistant, l’opposition semble avoir bien du mal à se structurer et, surtout, à parler d’une seule voix. L’éloignement de l’échéance municipale devrait pourtant permettre à la guerre des chefs de laisser la place à la critique – constructive – à l’égard des décisions de l’équipe Demailly… C’est cependant loin d’être le cas.

Le décès brutal de Daniel Leroy a provoqué une campagne électorale imprévue, celle des cantonales dans le Sud-Est, dont le scrutin se déroulera les 6 et 13 juin. Un canton théoriquement plutôt favorable à l’opposition, étonnement gagné par le regretté conseiller municipal socialiste en 2004. Ce devrait être l’occasion, inespérée, d’infliger un premier revers à la majorité municipale à Amiens.  Loin de la bonne volonté affichée de toutes parts, c’est divisée que l’opposition se présentera face aux électeurs.

Le Nouveau Centre n’ayant pas accepté l’accord d’union proposé par l’UMP, l’ancien maire Brigitte Fouré se trouvera face à Guillaume Duflot, ancien conseiller municipal de Gilles de Robien. Alors que la priorité devrait être d’infliger une défaite à la majorité, il semble que le NC soit davantage préoccupé par le maintien de sa domination sur Amiens, ou ce qu’il en reste, au risque de faire élire le candidat socialiste. Pour ne rien arranger, Fréderic Compagnon, conseiller municipal élu sur la liste Robien, sera candidat du Modem et Pascal Fradcourt du Parti Radical…

Parallèlement, voilà que Gilles de Robien refait symboliquement surface dans les médias à l’occasion du colloque sur les centres qu’il organisait le 18 mai.  D’aucun se persuaderont que, décidément, celui-là avait quand même une autre stature… Ils auront sans doute raison, mais l’auto-persuasion ne construit pas les projets d’avenir et ne fait pas gagner les élections. A trop vouloir se référer à un passé révolu, à trop s’agripper aux schémas d’hier, l’opposition risque d’hypothéquer toute chance de peser sur les prochaines échéances municipales, peut-être même avant les législatives de 2012, que l’on a un peu trop facilement érigé en tournant de la reconquête…

Une défaite due aux divisions dans le Sud-Est devra sonner le glas d’une certaine idée de la droite amiénoise.

Questions sur un droit de réponse des communistes d’Amiens

Amiensforum n°9 inaugure une nouvelle pratique : le droit de réponse au courrier des lecteurs. Suite au courrier d’un Monsieur Dewaele concernant les époux Rosenberg (accusés d’espionnage pour l’URSS et exécutés aux Etats-Unis au début des années 1950) et établissant un parallèle douteux avec René Lamps, les communistes se sont en effet crus obligés de répliquer.

tribcom.jpegDans une tribune insérée dans la page du courrier des lecteurs et intitulée « un maire intègre et humain« , les « élus communistes et citoyens d’Amiens« , expriment « leur vive réprobation quand il est insidieusement tenté de ternir l’intégrité, la probité et l’humanisme de René Lamps » (voir ci-contre). Je ne dirai pas le contraire.

En revanche, comment interpréter la chute : « C’est en [la] mémoire [de Julia et René Lamps] que nous devons être fiers que des rues, des places ou des établissements publics portent les noms de celles et ceux qui ont su élever si haut les valeurs d’humanité, de résistance et de justice sociale » ? N’en déplaise au parti communiste, il est aujourd’hui avéré que Julius Rosenberg a espionné au profit de l’URSS, mettant en péril non seulement la sécurité des Etats-Unis mais également la nôtre. Rien ne justifie bien entendu leur condamnation à mort, mais en aucun cas les époux Rosenberg ne représentent les «  valeurs d’humanité, de résistance et de justice sociale ».

Passons sur ces considérations historiques pour nous pencher sur la forme.

Les élus communistes, partie intégrante – malgré tout – de la majorité, profitent de la bienveillance de la rédaction d’Amiensforum pour s’octroyer deux tribunes dans la même publication. Ceci est à coup sûr contraire au règlement intérieur de la ville et à l’esprit de la loi. On m’objectera sans doute qu’il s’agit là d’un droit de réponse (la tribune est présentée ainsi sur le blog des élus, cliquez ici). Cependant, dans le courrier de Monsieur Dewaele, il n’est nullement fait mention du nom d’un membre du groupe, ni même du groupe en lui-même ou du parti auquel il se rattache. Au titre de l’article 13-1 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, il ne peut donc nullement s’agir d’un droit de réponse.

Si la rédaction d’Amiensforum avait jugé le courrier de Monsieur Dewaele diffamatoire, elle n’aurait pas dû le publier, comme elle en a le droit et le devoir. En outre, par la plume de Pierre Mabire, il avait déjà été répondu au courrier, sans que soit abordée l’allusion à René Lamps. Ce point aurait dû être du ressort de la publication, non de celui des communistes, qui n’ont pour seul rapport avec René Lamps que l’appartenance au même parti.

Si la Municipalité souhaite être en accord avec ses principes, elle devra désormais laisser à l’opposition une tribune après chaque article qui, dans Amiensforum ou le JDA, remettra en cause la politique et les actions de Gilles de Robien. Il sera sans doute nécessaire de recruter un plein temps pour ce travail…

Il faut un début à tout : juste au-dessus de la tribune occupée par les élus communistes, un courrier de Monsieur Daniel Ficheux, lecteur d’Amiensforum, met nommément en cause l’élu du groupe Indépendant Jean-Claude Oger, concluant par un terrible « Monsieur Oger, pas de leçon de morale« . Il y a là matière à exiger légitimement un authentique droit de réponse. Espérons qu’un élu du groupe passe par là…

 

Quelle place pour l’expression des conseillers municipaux d’opposition à Amiens ?

J’ai récemment évoqué le durcissement politique de la majorité transparaissant dans les pages d’Amiens Forum. Ces derniers mois, nous y avons vu fleurir de véritables argumentaires militants opposés au Gouvernement et des attaques de plus en plus directes à l’endroit de l’ancienne équipe Robien et de l’actuelle opposition. Cette attitude m’a amené à m’interroger sur la place qui devrait être normalement dévolue à l’opposition municipale dans un tel contexte et à celle qui est effectivement accaparée par la majorité.

La majorité parlant politique nationale et vantant sa propre action tout au long d’Amiens Forum et du JDA, elle dispose par ailleurs de tribunes politiques, au même titre que les deux groupes d’opposition. Pourtant, dans un jugement rendu le 4 novembre 2008, le tribunal administratif de Montpellier précisait que « l’espace d’expression consacré à l’expression des conseillers municipaux doit être réservé uniquement à ceux qui n’appartiennent pas à la majorité« . Ce qui peut paraître tout à fait logique.

Quid du site Internet, sur lequel l’équipe Demailly ne se gêne pas pour réprouver la politique passée de Gilles de Robien ou celle présente du Gouvernement (voir par exemple ici) ? La réponse du Ministère de l’Intérieur à une question écrite d’une députée de la Moselle nous donne la réponse : « si le site Internet de la ville offre une diffusion régulière d’informations sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, en vertu du droit que leur reconnaît la loi, les conseillers minoritaires doivent y avoir une tribune politique » (voir ici pour la question et la réponse). De ce côté, de grands progrès sont donc à faire à Amiens.

Enfin,  le groupe d’opposition MPA au Conseil municipal est-il réellement structuré? En effet, la loi lui permet de rémunérer, si cela n’est pas encore fait, un collaborateur à hauteur de 30% du total des indemnités de fonction versées aux élus du groupe (article 14 de la loi du 27 février 2002). Ceci s’applique pour les communes de plus de 100.000 habitants.

Certains diront évidemment que tout cela ne s’est jamais appliqué lorsque Gilles de Robien occupait le siège de maire, mais il faut un début à tout. Gilles Demailly ne cessant de clamer son attachement à la démocratie locale et son souci d’une exemplarité de l’exercice du pouvoir, voici une bonne occasion de faire avancer les choses.

L’opposition serait, selon le communiste Laurent Beuvain dans le dernier Amiens Forum, « inutile, stérile et en déphasage avec la réalité« . Au-delà de cette conception toute communiste de la démocratie (les communistes nous ont par le passé déjà démontré qu’il n’est pas utile d’avoir une opposition), voilà une bonne occasion de lui donner les moyens de faire mieux…

Défaite et avenir : l’Opposition amiénoise doit se renouveler

 L’alliance de centre-droit menée par Gilles de Robien a chuté le 16 mars 2008. Voilà 16 mois que Gilles Demailly a réalisé l’impensable en faisant chuter, dans son fief, l’ancien ministre de Jacques Chirac, qui avait été réélu triomphalement dès le premier tour en 1995 et 2001. Qu’a-t-il donc bien pu se produire pour que celui qui incarnait notre ville, qui suscitait une unanimité quant à son action jusque dans les rangs de ses adversaires politiques, chute en ne recueillant au second tour que 44% des voix ?

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