On nous l’avait annoncé dès le printemps, ce bilan. Quand, indifférent aux injonctions du calendrier, Gilles Demailly avait tout simplement refusé de l’évoquer devant un journaliste du Courrier Picard interloqué (voir article du 01/06). Le quotidien ne s’était pourtant pas trompé dans son calcul : un mandat municipal courant sur six ans, et l’équipe Demailly ayant triomphé en mars 2008, c’est donc bien en mars 2011 qu’on pouvait parler de mi-mandat.
Que nenni, Gilles Demailly et consorts nous ont fait languir six mois supplémentaires. S’agissait-il pour le maire d’Amiens de se laisser le temps de réfléchir à une candidature aux législatives? Dans ce cas, ce bilan aurait constitué un merveilleux document de campagne pris en charge par la collectivité. Entre-temps, Gilles Demailly a toutefois renoncé à affronter le député sortant.
Ces six mois ont-ils été mis à profit pour donner du contenu au livret distribué aux Amiénois? On imagine aisément les litres de sueurs versés par les fidèles collaborateurs du maire, à la recherche désespérée de décisions notables, d’avancées concrètes, de réalisations d’ampleur. Bref, de quoi combler quelques pages blanches…
S’agit-il tout simplement, et plus probablement, d’un oubli de cette équipe municipale trop souvent en prise avec l’improvisation? L’absence d’anticipation, criante dans de trop nombreux domaines, est en effet devenue la marque de fabrique de cette municipalité. Rassurons-nous toutefois, l’équipe Demailly n’oublie certainement pas que les prochaines élections municipales se tiendront en mars 2014…
Le document est donc composé de 38 pages et a été tiré à 80.000 exemplaires. Il a été distribué dans presque toutes les boites aux lettres amiénoises. Presque, car certaines résistent encore et toujours à l’envahisseur. La mienne, en l’occurrence, n’a pas été gratifiée du précieux document. L’occasion de prendre la mesure de l’attente suscitée par son édition. A l’office du tourisme, traditionnelle pourvoyeuse de JDA, AmiensForum et autres documentations officielles, on est « pas au courant« . A la mairie, au coeur du dispositif, « on en a pas« . Le plan com’ est bien huilé : ce qui est rare est cher, on devrait donc bientôt s’arracher le bilan de mi-mandat de Gilles Demailly et de son équipe municipale.
En attendant qu’un ami me dépanne, je pense à Proust et à son oeuvre. « A la recherche du temps perdu » est un bon titre pour cette quête du livret d’autosatisfaction municipal. Car du temps perdu, il y en a eu depuis 2008, et il est désormais consigné dans cette brochure…
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